Ce rapport, dont le principe avait été envisagé dans le rapport « Livre 2010 » de Mme Sophie Barluet (été 2007) et validé dans le cadre du Plan gouvernemental « France numérique 2012 », a été confié par le Ministre de la culture et de la communication à M. Bruno Racine le 25 septembre 2008 avec un triple objectif : dresser un premier état des lieux des collections, services et usages numériques en bibliothèque, mettre en évidence l’action fédératrice que certains grands acteurs seraient susceptibles de jouer pour accompagner la modernisation numérique des différents réseaux de bibliothèques, quelle que soit la tutelle, et identifier les partenariats public-privé possibles en la matière. Il en résulte 11 recommandations pour le développement du numérique listés ici par Françoise Dailland.
Pour le volet financier, le rapport de Bruno Racine met bien évidence la faiblesse structurelle des financements dédiés à la numérisation en France (page 14) et dans le cadre plus général d'une misère si la comparaison internationale est effectuée au regard des budgets d'achat des ressources électroniques (page 25 : sur 5 grands pays européens, la France arrive bon dernier avec 89 millions d'euros quand l'Allemagne en rassemble 319 !).
Des actions existantes et leur évaluation financière sont citées (81 centimes la page numérisée pour une partie du programme Gallica consacré à la presse quotidienne), 32 millions dont est dotée la Bnf sur le sujet, des programmes de financement de certaines grandes bibliothèque comme celle de Troye ou de Strabourg...De même l'initiative de la bibliothèque de Lyon au regard du marché passé avec Google est notée comme "l'affimation d'une position politique "... entraînant ..."la visibilité de celle-ci". Je reste néanmoins sur ma faim car ne disposant pas d'une analyse financière précise et factuelle (voire complète) qui nous manque aujourd'hui pour assoir des décisions politiques (le rapport constate qu'il est nécessaire de réaliser des études, de constituer un catalogue pour permettre une action concrête et coordonnée et enfin de faire progresser les compétences des professionnels qui sont encore trop peu au fait des pratiques numériques pour aider suffisamment les lecteurs davantages "fluents" qu'eux-mêmes).
Les solutions pour le financement posent inplicitement le postulat que les fonds publics seront rarement voire pas du tout au rendez-vous de la numérisation (les crise et rgpp sont prégnantes aujourd'hui et dans les prochaines années).
Alors que faire ? Une conclusion est de développer des services en vue d'une mutualisation (la Bnf se positionnant comme tiers archiveur ou centre de formation dont les services pourraient être facturés) et l'autre est de développement des PPP (partenariats public privé) qui sont des contrats à longue durée (voire 30 ans) au terme duquel, les équipements reviennent à la personne publique qui a financé chaque trimestre un montant de location (la charge de l'investissement s'effectue à crédit dans le cadre d'un service à valeur ajoutée). je pense que la formule PPP, qui n'est pas encore suffisamment développée et qui doit encore faire ses preuves dans le domaine de la mémoire & savoir, est la formule qui l'emporte sur la transformation en organe mi-public-mi-privé des institutions publiques actuelles. Nous sommes trop souvent en France dans la confusion des genres pour ne pas y être attentifs cette fois !
Le rapport et ses annexes