L'académie des sciences et l'académie des technologies publient un rapport édité par EDP-SCIENCES qui est en librairie à partir du 9 avril. Le sujet : longévité de l’information numérique, les données que nous voulons garder vont-elles s’effacer ? "Nos sociétés génèrent des masses toujours plus grandes d'information, alors que la durée de vie des supports numériques disponibles pour la conserver n'a jamais été aussi courte...Ainsi une grande quantité d’informations personnelles, médicales, scientifiques, techniques, administratives, artistiques, etc. est en réel danger de disparition.". Le rapport met en sérieux doute la pérenité des données stockées sur les supports existants comme le CD ou le DVD. Les académies saluent l'heureuse initiative des autorités japonaises : depuis le début de 2009, le "archive disk test center" permet de tester des supports permettant de décerner un label "Optical Disk Archive time Test". En France, le LNE travaille aussi sur le sujet. Les Académies appellent les pouvoirs publics et scientifiques à accélérer et amplifier l'effort de récherche sur ce sujet.
Nonobstant cet appel, que l'on ne peut évidemment que saluer et que je soutiens formellement, je veus préciser dans ce post que le support (CD, DVD) et leurs technologies constituent une partie (qu'une partie, voire une partie réduite) du problème, et donc de la solution : la pérénité de la conservation des données nécessite à cet effet l'excellence de la chaîne complète de la vie des données. Je mentionnerai les qualités et les quantités des données (structure, exhaustivité, interopérabilité, ...), de la compétence des personnels spécialisés (producteurs des données, DSI, archivistes, techniciens, etc.), des contrôles, des graveurs, des environnements contrôlés incluants les filtrages de particules, stabilités des température et de l'hygrométrie, etc.), des conditions de stockage et de conservation, des suivis et mesures de dégradation des supports et enfin des migrations des données et de leur tri quand nécessaire. La maîtrise de l'ensemble de ce cycle concourre ainsi à maintenir des données exploitables et, quand nécessaire, probantes au plan réglementaire et légal.
Ici les normalisations ISO et les nombreux colloques et conférences sur le sujet des cycles de vies des informations (ILM) et du records management (RM) nous rassurent de par leur récurrente et leur pertinence. Elles nous indiquent aussi que les solutions sont encore à mettre en oeuvre dans de nombreux organismes publics comme les hôpitaux, l'administration, la défense ou la justice, et dans le secteur privé comme celui de l'énergie (pétrole, nucléaire, etc.), de la finance (produits comme les assurances vie par exemple), ou enfin dans l'industrie agroalimentaire ou phamaceutique.
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