Groupe Serda avec son magazine Archimag (www.archimag.com) ses activités de conseil, de formation et d'étude de marché (www.serda.com)est engagé depuis 25 ans dans la valorisation des logiques d'organisation de la mémoire et du savoir. Ce blog animé par Pierre Fuzeau, co-fondateur du groupe, est consacré au triptique Mémoire & Savoir versus Connaissances dans le contexte du numérique. L'intention est de contribuer dans de larges champs de connaissances à Mémoire & Savoir.
dimanche 16 décembre 2012
Big Data et nouveaux métiers
Dans sa nouvelle étude, Gartner prévoit en 2013 un marché 34 milliards de dollars pour les investissements et le fonctionnement de la gestion des Big Data.
C'est de loin une énorme augmentation qui correspond à une mobilisation dans les prochaines années de nouveaux outils, de nouvelles compétences et aussi de nouvelles architectures et modèles de gestion et de conservation.
De la mise en place de la gouvernance de ces colossales ensembles de données à leur contrôle, des nouvelles compétences et métiers doivent répondre maintenant à ces besoins émergents. Ils sont fonctionnels, juridiques, organisationnels et technologiques.
Les big data électroniques nécessitent collecte, classement, versement, exploitation, conservation, valorisation ; autant de fonctions que nos professions connaissent pertinemment bien et pour lesquelles elles ont déjà fait leurs preuves (quand bien même ces premières étaient formées sur un support papier).
Autant la production et le stockage de données en grande qualité sont aujourd'hui assurés, autant la maîtrise des flux, de l'analyse, de la gestion du cycle de vie et la réexploitation est encore très faibles.
Le constat est que les compétences et les talents sont encore trop rares sur ce sujet.
Il y a là une réelle opportunité pour nos professions documentaires de se positionner sur le sujet des Big Data !
Pour en savoir plus : lire le communiqué de Gartner
mercredi 24 octobre 2012
Moins d'impressions, une petite goutte d'encre pour notre planète ?
Le résultat d'une des dernières études IDC : le nombre de pages imprimées dans le monde. Il a diminué en 2011, de 1%, passant de 3,12 milliards en 2010 à 3,09 milliards en 2011.
Une statistique globale, dans les régions émergentes (Amérique latine et Asie Pacifique, hors Japon), l'impression progresse de 7,5%.
Ce qu'il faut retenir est que dans les pays matures, ce chiffre est en baisse, de 5%, ce qui est considérable.
Voici les arguments d'IDC : « La combinaison entre une économie faible et des tendances industrielles majeures telles que le managed print services, le green IT et l'automatisation des flux de documents ont eu un effet modérateur sur la croissance des volumes de page dans les économies développées ».
Je suis d'accord avec eux pour dire que cette tendance n'est pas seulement assise sur la faible croissance des économies mais sur une tendance de fond. Du reste les archiveurs observent eux aussi une baisse tendancielle (certes encore faible) des productions d'archives papier chez leurs clients.
réf : http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lmi/lire-impression-baisse-du-nombre-de-pages-imprimees-dans-le-monde-50933.html
samedi 13 octobre 2012
Après les actifs financiers toxiques voici les actifs documentaires toxiques !
Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin rappellent FACEBOOK à ses responsabilités en matière de protection des données personnelles. Isabelle Falque-Pierrotin, Présidente de la CNIL argumente : "La protection des données personnelles est un atout pour l'Europe et va devenir un avantage compétitif". La maîtrise des données personnelles est devenu un enjeu pour les entreprises en France comme un véritable casse tête pour chaque DSI : comment tracer et comment purger les données personnelles alors même que les fonds documentaires présentent maintenant des volumétries considérables (big data, etc.) et plus en plus ingérables tout en regorgeant de documents dits « toxiques » c’est à dire contenant des données non légales.
C’est à cette question que s’attellent aujourd’hui l’ensemble des acteurs de la chaîne de traitement documentaire : de la capture (auto-apprentissage encore plus performant des formulaires et lecteur automatique des données chez Abby, Itesoft, A2IA ou Readsoft), workflows des données pour les traitements et le classement, performance de la recherche sémantique avec des moteurs comme Antidot, jusqu'à l’archivage électronique et souvent son coffre fort associé.
Là, la chaine d’archivage des données est aussi en pleine (r)évolution : la norme française d’archivage électronique vient d’être transposée au niveau international en ISO 14641 et les prochaines certifications garantiront la maîtrise des données de bout en bout et bien entendu les purges appropriées, fonctionnalité tant attendue.
dimanche 22 avril 2012
Les vélocipédiques et les RSE
Le 27 juillet 1926, le Dr J. Ruffier est sur le chemin pour rejoindre sa famille qui l'attend au bord de la Méditerranée. Il est parti le 17 juillet de Paris en bicyclette (un fixie avec 2 plateaux extérieurs et 2 plateaux intérieurs ce qui donne 44/18 et 40/22 qu'il changent à la main en s'arrêtant quand il a besoin de grimper ou de descendre !).
Il constate que seules les indications fiables sur l'état des routes proviennent des cyclistes croisés. Information d'autant plus critique que l'état des routes à cette époque change en permanence et que les pneumatiques ne sont pas aussi résistants qu'aujourd'hui.
C'est donc bien à ceux qui viennent de parcourir la route qu'on peut se fier.
Alors notre Docteur recommande immédiatement la mise en place d'un" réseau social" adapté à l'époque (,-)). Comment ? un simple tableau affiché à chaque étape ou chaque garage, permettra à chaque utilisateur "de fournir aisément les renseignements nécessaires pour être informé de l'état de la route, en les inscrivant sur tableau affiché à la porte". (voir page 70).
Qui osera dire que le vélo ne développe pas la réflexion et "ne met pas en branle l'activité cérébrale" (comme il le dit)? !
Dr J. Ruffier, Voyage à bicyclette de Paris à la Méditerranée du 17 au 29 juillet 1926 102 pp, 2007, Ed. Artisans voyageurs
Il constate que seules les indications fiables sur l'état des routes proviennent des cyclistes croisés. Information d'autant plus critique que l'état des routes à cette époque change en permanence et que les pneumatiques ne sont pas aussi résistants qu'aujourd'hui.
C'est donc bien à ceux qui viennent de parcourir la route qu'on peut se fier.
Alors notre Docteur recommande immédiatement la mise en place d'un" réseau social" adapté à l'époque (,-)). Comment ? un simple tableau affiché à chaque étape ou chaque garage, permettra à chaque utilisateur "de fournir aisément les renseignements nécessaires pour être informé de l'état de la route, en les inscrivant sur tableau affiché à la porte". (voir page 70).
Qui osera dire que le vélo ne développe pas la réflexion et "ne met pas en branle l'activité cérébrale" (comme il le dit)? !
Dr J. Ruffier, Voyage à bicyclette de Paris à la Méditerranée du 17 au 29 juillet 1926 102 pp, 2007, Ed. Artisans voyageurs
vendredi 6 avril 2012
Papier d'Erik Orsenna : entre fragilité et désir de recueillement
Lu cette semaine "sur la route du papier" le troisème précis de mondialisation d'Erik Orsenna. Après "Voyages au pays du coton"que j'avais vivement apprécié, voici le nouveau sujet : le papier, cet excellent support pour créer et diffuser le savoir et préserver le savoir ,-). Sur ce vaste sujet, un étonnement de ma part et une réflexion. A/l'étonnement en page 45 : quelle raison renforce le choix du calife arabe Al-Mansour de développer la fabrication et l'utilisation du papier ? un important facteur réside dans sa fragilité. Autant un parchemin semble pouvoir être gratté et modifié aisément (bref, un support parfait pour un faussaire), autant le papier, infiniment plus fragile car plus fin et à base de fibres, rend ces modifications plus difficiles à cacher. Le choix du papier par le calife aurait été de "pouvoir faire confiance aux documents qu'il envoie ou qu'il transmet". Au coeur : le critère de sécurité des écrits et de fidélitè des dires dans le temps. Raisonnons que le format/support électronique s'inscrit dans la même ligne : un document électronique est [encore] plus fragile que le papier et il est besoin de traçer l'ensemble de sa vie (cycle de vie) qui doit permettre la démonstration de l'engagement. La nature même du support électronique et de son traitement/conservation induit donc mécaniquement un renforcement de la sécurité de la preuve par rapport à celle attachée à un document papier.
B/ la réflexion maintenant pour nourrir le dialogue : papier/électronique. J'aime beaucoup page 299 (chapitre consacré aux ebook) : "Quand au papier, je lui fais aussi confiance. Il y a en chacun de nous un désir de lenteur, de silence, de recueillement. Ce désir là, je crois que seul le papier peut y répondre."
Orsenna Erik - Sur la route du papier -Petit précis de mondialisation III p.312 Stock 2012
vendredi 3 février 2012
Faut-il mettre un records manager dans chaque réseau social d’entreprise ?
Cette première question pour contribuer à répondre : les
contenus ajoutés, enrichis, commentés,
procèdent-ils des activités des organisations ?
Les RSE sont donc des nouvelles solutions de gestion de données
et de documents. Les contenus et documents ont naturellement leur place dans la
politique documentaire de l’entreprise, et à ce titre, sont parfaitement
éligibles pour être conformes avec la norme de management de système
documentaire ISO 30300 et son pendant
la norme technique ISO 15489.
Oui, les RSE doivent intégrer le records management dans leur
architecture et leurs fonctionnement. Les contenus produits dans le cadre RSE
doivent en conséquence être inclus dans les politiques et cartographies
documentaires des entreprise qui les ont mis en oeuvre.
dimanche 15 janvier 2012
Du nouveau sur la mémoire à long terme
L'interview d'Eric Kandel, de l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM) dans Le Monde du samedi 14 janvier apporte de nouvelles réponses sur le fonctionnement de la mémoire à long terme.
Au départ, est nécessaire soit une répétition de l'information à mémoriser, soit une information à très forte intensité (et Eric Kandel de citer "votre premier amour !"). Cette information a un impact sur des synapses qui se forment ou des synapses existantes qui se renforcent. Pour fixer cette information en tant que mémoire à long terme, un des gènes produit une protéine qui va stabiliser la synapse concernée.
La recherche rendue trop complexe par le nombre considérable de neurones chez l'homme (100 milliards, ouf, j'étais inquiet !) comme chez le chat, Eric Kandel a préféré avec succès concentrer ses recherche sur l'aplysie, cette limace de mer géante (voir photo) qui abrite 20.000 neurones plus aisément manipulables et mesurables. Au lieu de gammes répétées au piano, ou de la conjugaison des verbes irréguliers en anglais, chez limace a reçu des chocs répétés sur la queue : triste destinée mais fort utile pour faire avancer la connaissance de la mémoire à long terme.
Pour en savoir plus sur les neurones et synapses
Au départ, est nécessaire soit une répétition de l'information à mémoriser, soit une information à très forte intensité (et Eric Kandel de citer "votre premier amour !"). Cette information a un impact sur des synapses qui se forment ou des synapses existantes qui se renforcent. Pour fixer cette information en tant que mémoire à long terme, un des gènes produit une protéine qui va stabiliser la synapse concernée.
La recherche rendue trop complexe par le nombre considérable de neurones chez l'homme (100 milliards, ouf, j'étais inquiet !) comme chez le chat, Eric Kandel a préféré avec succès concentrer ses recherche sur l'aplysie, cette limace de mer géante (voir photo) qui abrite 20.000 neurones plus aisément manipulables et mesurables. Au lieu de gammes répétées au piano, ou de la conjugaison des verbes irréguliers en anglais, chez limace a reçu des chocs répétés sur la queue : triste destinée mais fort utile pour faire avancer la connaissance de la mémoire à long terme.
Pour en savoir plus sur les neurones et synapses