dimanche 14 novembre 2010

Fleurs fraîches et oeuvre d'art numérique David Hockney

Vu à la fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent aujourd'hui, les dessins sur iPhone et iPad réalisés par David Hockney. Le credo de David : "Made for the screen, Totally on the screen, It's not an illusion".
"Lorsque j'ai commencé à dessiner sur iPhone, j'ai tout de suite compris que c'était un nouveau médium mais qu'il constituait aussi une matière complètement inédite de diffuser des images.... L'iPhone était à côté de mon lit. Il contenant tout ce qui qu'il faut... Je n'aurais pas dessiné l'aurore avec seulement un crayon et une feuille de papier. C'est la luminosité de l'écran qui m'y a incité." L'Ipad disposant d'un écran plus grand, David a naturellement utilisé aussi ce support.
Cinq points de fascination : 
- la fascination du doigt (le pousse, l'index) qui choisit sur la palette la couleur et la texture et qui dessine sur l'écran : la rencontre de l'analogique et du numérique générateur de beauté !
- la fascination de la scénographie de l'exposition qui dans une salle juxtapose des dizaines de iPhone et d'iPad qui, chacun, affichent une oeuvre d'art
- la fascination de certains dessins qui sont exposés sous forme d'animations : le rêve de voir sous ses yeux se construire d'oeuvre d'art par touches et retouches. Question : l'oeuvre d'art est-elle le dessin "fini" ou bien l'animation ? Personnellement, l'animation atteint une force esthétique à laquelle j'ai été particulièrement sensible.
- la fascination de l’ambiguïté de la propriété et de l'oeuvre originale. Un dessin conçu en numérique, pour le numérique, pour la diffusion en numérique.... où est l'original, existe-t-il ? David écrit "Etaient-ce des reproductions ? Ce fut l'une des premières questions qui s'est posée. J'y répondu par la négative : les dessins étaient exactement identiques à ceux qui étaient sur mon téléphone, en théorie du moins, puisque je n'avais envoyé à mes amis rien d'autre qu'un fichier numérique." Dans cette suite, cette exposition semble être la première à avoir été envoyée grâce à l'email : que voyons nous dans la salle d'exposition ? les oeuvres originales ou non ? 

Au terme du 30 janvier prochain (date de la fin de l'exposition), le commissaire devra-t-il renvoyer à l'artiste son fichier "original" en email ? comme le questionne, en blaguant, David !

D'ailleurs, dans la librairie, une affichette de la couverture de ce qui ressemblerait à un catalogue d'exposition a attiré mon attention. A la question sur sa consultation éventuelle, voire son acquisition, réponse a été que l'existence même du catalogue était en discussion avec l'artiste qui n'en voyait pas l'utilité, et en tout cas pas la logique !

Exposition David Hockney Fleurs Fraîches Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent jusqu'au 30 janvier, 5 av. Marceau 75016 Paris