dimanche 25 juillet 2010

Internet et son marché des mots… ou à quand la nouvelle économie numérique ?


Dans cette traversée du gué entre la rive des supports « briques et mortier » et le monde de la donnée dématérialisée  dont le support devient abstrait, les apports conceptuels de Olivier Bomsel sont utiles voire indispensables pour la gouvernance de nos économies. Le mot remplace en effet désormais l’objet : Olivier Bomsel emploie la phrase de « Internet et son marché des mots… » qui sont désormais produits sous une forme généralisée de code interopérable  (suites de 0,1) et donc transmettables de manière massive et généralisée. Cette nouvelle logique au regard des données qui étaient auparavant transmises sur des supports objets « lourds » donc difficiles et plus lents à transporter et donc aussi plus aisés à suivre et contrôler, entraîne une réalité élusive, infiniment plus complexe et aléatoire à maîtriser.


Dès lors que les opérateurs revendiquent majoritairement la neutralité de leurs « tuyaux » qui transportent les contenus, les milliards d’utilisateurs finaux deviennent responsables des usages, chacun individuellement. Cette immensité est par essence impossible à réguler soit par les sociétés, soit par les opérateurs ou des groupements d’opérateurs (banques, commerçants, états, etc.). Inversement, les promesses diffusées par les émetteurs au travers des offres commerciales (sites de vente) ou des bases de connaissances  (bases d’information ou de presse, …) génèrent, elles aussi, des réticences voire des marques de méfiance.


Dès lors, on assiste à la mise en place d’outils de régulations qui sont aujourd’hui des entités mises en place (des agences régaliennes de contrôle), voire des balbutiements comme la loi Hadopi, les signatures électroniques, les identités numériques, les chaînes de preuve, les coffres forts électroniques, les processus d’ILM ou d’archivage dont on ne sait pas encore bien ce qu’il en sortira définitivement.

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Ces outils de régulations ont un coût qui n’est pas aujourd’hui évalué et difficilement chiffrable au plan de l’économie générale. Ce coût est le coût de la transaction pour l’acte de l’achat/vente et pour la production/livraison/usage du service ou du produit qui permet de synchroniser le besoin individuel avec l’offre (une des définitions de l’économie !) .

Dès lors que les données se désolidarisent du support et que les origines et engagements sont moins clairs dans l’instant et dans la durée, la méfiance qui existait à la marge avec des supports autre que le numérique, devient le frein du moment à lever. Les questions : comment le lever ? à quel montant d’investissement ? et selon quel coût de fonctionnement ? Bref : quel est le prix et quels sont les outils pour « acheter » la confiance permettant de construire l’efficacité des données et d’assurer la pérennité du sens ?


Et l’auteur de citer les autorités de régulation, les tiers de confiance, les outils de suivi et de traçabilité tant au plan de chaque nation qu’au plan mondial. C’est là l’enjeu véritable de la nouvelle économie qui a besoin pour être consolidée définitivement grâce à l’investissement pour la mise en place des (voire du) systèmes de traçage des transactions de l’économie numérique et de sa conservation dans le temps indépendamment des acteurs.  

 Autant de questions  et le tout à l’échelle de la planète : quelle identité numérique ? quelle signature électronique ? quel horodatage ? quel archivage ? quelle durée de conservation ? quelle autorité de contrôle/régulation centralisée ou non ? quelle sphère (public, privé, mixte) ?, …et enfin la dernière question (voire la première) Quel sera l’augmentation du coût de chaque échange (transaction) pour la mise en place et de fonctionnement de tels dispositifs ?